Nima Yushij

Nima Yushij

Nima Yushij (1897-1960), le premier grand poète persan moderne, a développé une forme poétique appelée plus tard “Nouvelle Poésie”, Poésie Libre, afin de supprimer les restrictions de la rime et du mètre traditionnels. Bien qu’il ne soit pas le seul ni même le premier à avoir tenté de moderniser la poésie persane, c’est à lui que l’on a attribué le titre de “père de la poésie persane moderne”.

Il est né le 11 novembre 1897 à Yush, un village de Nur, une ville du nord de l’Iran. Son père, Ebrahim, était un fervent partisan du constitutionnalisme. Il savait lire et écrire, ce qui fait de lui un membre de l’élite iranienne du début du vingtième siècle. Tuba, la mère de Nima, était une petite-fille de Hakim Nuri, un poète de l’époque Qajar.

C’est en pleine révolution constitutionnelle (1906-1911) que Nima, âgé de douze ans, s’est installé à Téhéran (1909) pour fréquenter le lycée Saint Louis, une école missionnaire française. L’un de ses professeurs, Nezam, a reconnu son don poétique et l’a encouragé à écrire et à composer des poèmes.

Nima Yushij qui a passé la majeure partie de sa vie à apprendre les méthodes des maîtres, est parvenu à la conclusion que la poésie persane devait être modifiée non seulement dans son contenu, mais aussi dans sa forme.

Dans la littérature persane classique, la prose et la poésie étaient facilement distinguées. La poésie, contrairement à la prose, était symétrique dans sa forme et sa musique. Même dans les œuvres qui juxtaposent des lignes de poésie et de prose, les lecteurs et les auditeurs peuvent facilement faire la distinction entre les deux. Nima a développé une idée différente de la forme et de la musique de la poésie. Les innovations formelles de Nima portent sur la rime, un élément important de la forme et de la musique de la poésie persane. Dès le début de la poésie persane, la rime a été l’une de ses principales caractéristiques. La division du beyt, unité poétique unique, en deux hémistiches de valeur métrique égale a rendu très visible la nature mécaniste du schéma de rimes dans la poésie persane “.de rimes dans la poésie persane.”

Nimā a revitalisé la rime dans la poésie persane. La poésie persane classique était basée sur le beyt et la rime faisait partie intégrante de chaque beyt. Cependant, dans le style de Nima, il n’y a pas d’au-delà conventionnel comme unité fondamentale de la poésie. Pour lui, la rime était un élément musical permettant de relier des idées connexes, plutôt que le beyt conventionnel, dans un poème.

Dans la nouvelle poésie de Nima, le rythme occupe une place centrale. Les poètes du nouveau poème composent leur poésie selon le rythme de la parole naturelle plutôt que selon un ensemble de mètres prédéterminés. Visuellement, ce choix ruine l’esthétique du poème car les hémistiches perdent leur équilibre symétrique traditionnel ; une ligne peut contenir un seul mot alors que d’autres lignes peuvent contenir une longue chaîne de mots. L’harmonie est également obtenue de manière différente. La monotonie de la strophe traditionnelle basée sur la métrique fait place à une harmonie dynamique obtenue par l’accumulation de l’effet du rythme naturel du langage de l’oreille. Enfin, la nouvelle poésie cherche à s’éloigner de la poésie traditionnelle non seulement dans l’abandon du système thématique et de la rime, mais aussi dans le choix du contenu.

Dans la froide nuit d’hiver

“Dans la froide nuit d’hiver

Même la fournaise du soleil

Ne brûle pas comme le foyer chaud de ma lampe,

Et comme ma lampe

aucune autre lumière ne brille,

La lune, qui brille du ciel, n’est pas non plus gelée.

J’ai allumé ma lampe quand mon voisin marchait dans une nuit sombre,

et c’était une froide nuit d’hiver,

Le vent encerclait le pin,

au milieu des mornes cabanes

il s’est séparé de moi, perdu, dans cette rue étroite.

Et l’histoire persiste dans la mémoire

et ces mots suspendus à ses lèvres :

Qui allume ? Qui brûle ?

Qui, dans son cœur, préserve cette histoire ?

Dans la froide nuit d’hiver,

Même la fournaise du soleil

Ne brûle pas comme le foyer chaud de ma lampe.”

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