Persépolis
Cette grande cité perse, aujourd’hui iranienne, était autrefois la capitale de l’invincible empire achéménide. Construite sous l’ordre de Darius Ier le Grand, la ville a été bâtie selon les exigences du Grand Roi. Par conséquent, Persépolis était censée montrer la puissance de l’empire dans le cadre d’une ville étincelante pour démontrer l’unité.
Par conséquent, Darius Ier a donné l’ordre de ramener toutes les plus grandes richesses des quatre coins de ses terres, pour les réunir au cœur de sa capitale. Aujourd’hui encore, nous pouvons admirer certaines de ces œuvres gigantesques. Les vestiges du Palais des 100 Colonnes montrent la grandeur et la complexité de son architecture d’autrefois. Chacun des colonnes atteignait une hauteur de 20 mètres pour soutenir un toit massif en cèdre. Des poutres étaient placées sur chacune de ces colonnes qui défient, aujourd’hui, le soleil de la plaine du Marvdasht où se trouve ce magnifique patrimoine archéologique millénaire.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, le site a fait l’objet d’une étude approfondie pour comprendre la véritable identité de l’idée et de la stratégie astucieuses des Perses. En fait, nous avons aujourd’hui des fragments d’histoires de guerre, souvent peu glorieuses, sur les Perses. Comme ces récits proviennent évidemment de textes grecs, leurs ennemis, l’histoire nécessite des sources plus impartiales. Heureusement, les murs de Persépolis sont riches en textes cunéiformes. À commencer par les murs de l’escalier monumental menant au palais Apadana. La grande beauté des bas-reliefs, leur précision, pratiquement intacte depuis des millénaires, donnent à cet endroit un aspect surnaturel. Tout est tellement insolite qu’on a l’impression d’entendre le sculpteur respirer à côté de nous et que les personnages sur les murs, prennent vie. Une cité antique, des mystères épargnés par le temps et les écritures et un art fabuleux consacré par Darius Ier, Xerxès et Artaxerxés : voilà ce qu’est Persépolis, c’est la preuve sublime d’une civilisation toute-puissante. Selon la tradition publique, à partir du nom persan de Persépolis « Takht-e Djamshid », ce site était le trône de Jamshid, le roi mythique mentionné par Ferdowsi.
Lors de fouilles à Persépolis, à partir de 1930, des tablettes de bois et d’argile y ont été trouvées décrivant le montant des salaires versés aux ouvriers qui ont construit le site. Selon certaines tablettes, 1348 personnes ont travaillé pendant la construction. L’architecture de ce bâtiment est une synthèse originale de bas-reliefs assyriens, de salles hypostyles iraniennes, de colonnes ioniques, d’architraves phéniciennes en bois et de portes babyloniennes monumentales. Dans l’architecture de Persépolis, le lion dévorant le taureau symbolise la nouvelle année.
La fête à Persépolis : Norouz le nouvel an persan
Le Norouz signifiant « nouveau jour », est une fête ancestrale qui marque le premier jour du printemps et le renouveau de la nature. C’est l’occasion de nombreux rituels, cérémonies et événements culturels et de repas spéciaux partagés avec les proches et les membres de la famille. Pour fêter le Norouz, les Iraniens portent des vêtements neufs, rendent visite à des parents et des amis et offrent des cadeaux aux enfants.
Les derniers jours avant l’arrivée de la nouvelle année, dans l’intimité des maisons des familles iraniennes, nous dressons une table appelée « Sofre-y-e Haft siin” (littéralement, la nappe aux sept S). La table est décorée d’une nappe (sofre), où nous avons sept objets, dont les noms commencent par la lettre “س” (siin) de l’alphabet persan, qui correspond au phonème [s] de l’alphabet latin. Parmi les éléments du sept siin, on trouve notamment sib (pomme), serke (vinaigre), somaaq (somac), sekke (pièce de monnaie), sonbol (jacinthe), sabzeh (pousse des graines comme le blé, les lentilles, …), sir (ail). Ces éléments symbolisent les bons souhaits pour la nouvelle année, tels que la prospérité, la santé, la richesse, la force, etc. Sur la table, vous pouvez également avoir d’autres objets, tels que des bougies, un miroir, un bocal avec des poissons rouges, des œufs colorés, des gâteaux, des livres sacrés, qui ont également une signification symbolique de bons vœux.
La porte de toutes les nations
Ou la porte de Xerxès, est construite par Xerxès, fils de Darius le Grand.
Probablement, le nom de cette porte fait référence aux nombreux peuples et royaumes qui composaient l’Empire achéménide.
Le toit est soutenu par quatre colonnes de 18,3 m de haut et est gardé par deux taureaux colossaux ou plutôt une paire de Lamas. Au-dessus des taureaux, nous avons une inscription cunéiforme écrite en trois langues principales de l’époque (vieux persan, babylonien et élamite) et voici la traduction française de ce texte :
« Ahura Mazda est le grand dieu, qui a créé cette terre ici, qui a créé ce ciel là-bas, qui a créé l’homme, qui a créé le bonheur pour l’homme, qui a fait Xerxès roi, unique roi de nombreux, unique souverain de nombreux.
Je suis Xerxès, le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples aux nombreuses origines, le roi de cette terre grande au loin, le fils du roi Darius l’Achéménide. »
Le roi Xerxès déclare : « Grâce à Ahuramazda, j’ai fait ce portique de tous les peuples ; il y a encore beaucoup de bon qui a été fait dans cette Perse, que moi j’ai fait et que mon père a fait. Tout ce qui a été fait en outre, qui paraît bon, tout cela nous l’avons fait grâce à Ahuramazda. »
Le roi Xerxès déclare : « Qu’Ahuramazda me protège, ainsi que mon royaume, et ce que j’ai fait, et ce que mon père a fait, qu’Ahuramazda protège cela aussi. »
Palais Apadana ou salle du trône
Ce palais est le principal bâtiment officiel de Persépolis. La construction de la plus grande salle de l’époque a été commencée sur ordre de Darius Ier et achevée à l’époque de son successeur, Xerxès Ier. Les bas-reliefs sur les murs de ce palais représentent les 23 délégations (peuples soumis au roi), qui portent leurs vêtements traditionnels et apportant au roi des cadeaux typiques de leur région. Ce palais à double volée de marches est orné des processions des affluents. Il représente, dans des registres superposés, les délégations des peuples de l’empire achéménide, chacune introduite par un dignitaire de la cour achéménide. Les délégations rendent hommage au Grand Roi en signe d’allégeance.
Palais Tachara
Le nom dérive d’une inscription sur la porte sud de ce palais (également appelé Palais de Darius). L’accès à ce palais se fait par deux escaliers asymétriques, l’un construit sur ordre de Darius Ier et l’autre à l’époque d’Artaxerxès III. Les vêtements des Mèdes et des Sogdiens représentés sur ces escaliers sont différents de ceux des autres escaliers, ce qui suggère un changement de mode et renforce l’idée d’une construction ultérieure. À l’entrée du palais, il y a une salle, suivie d’une salle principale, où se trouve un bas-relief représentant le roi combattant le mal sous la forme d’un animal.
La porte du bain royal est orné d’un relief représentant le roi préparé pour une cérémonie, suivi de deux serviteurs tenant un parasol et une tapette à mouches. Le roi est couronné, vêtu d’un riche ornement émaillé de pierres précieuses. Des inscriptions sculptées datant de la période islamique sont également visibles sur les montants de porte du palais.
Le texte gravé sur le porche sud dit :
« Darius le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples, le fils de Vistaspa, l’Achéménide, qui a fait ce Tachara ».
Des bases de colonnes ont, en effet, été trouvées en d’autres endroits de Persépolis portant des inscriptions de Xerxès et mentionnant cette phrase :
« Je suis Xerxès, le grand roi, le roi des rois, le roi des peuples, le roi sur cette terre, le fils du roi Darius, l’Achéménide. » Le roi Xerxès déclare : « J’ai fait ce Tachara. »
Palais Hadish
Le nom Hadish est lié à un ancien mot persan signifiant « palais » et figure sur une inscription trilingue sur le portique de ce palais. L’accès au Hadish se fait par un escalier monumental qui présente la même décoration que l’escalier sud de Tachara : taureaux et lions, le défilé des délégations apportant des cadeaux. Malheureusement, le palais de Xerxès Ier est gravement endommagé, à tel point qu’il ne reste que quelques bas-reliefs du roi accompagné de deux serviteurs.
Palais des cent colonnes
La salle a dix rangées de dix colonnes, dont il ne reste que les bases. Ce palais est la plus grande de Persépolis. De chaque côté de la salle se trouvent deux portes décorées de bas-reliefs de lanciers et de héros mèdes et perses tuant des animaux réels ou mythiques. En entrant dans le palais par le nord, on peut contempler un magnifique bas-relief représentant le défilé des soldats de la cour Achéménide composé des Perses et des soldats mèdes. Les premiers portent un chapeau rectangulaire tandis que les seconds ont une coiffe sphérique et circulaire – c’est l’une des nombreuses différences entre eux. Mais dans l’ensemble, ils symbolisent un nombre qui coïncide avec le nom du palais : Cent Colonnes. Le bas-relief était représenté sous la forme d’une porte rectangulaire et est en miroir. Ici, il y a 5 sections de chaque côté et chaque section représente 10 soldats. En général, dans le complexe de l’entrée du palais, il y aura 100 soldats, le nombre étant lié au nom du palais.
Palais des Trois Portes
Avec ses trois portes, ce bâtiment possède trois entrées sur trois côtés de ses quatre murs. L’une de ses portes est décorée d’un bas-relief montrant Darius assis sur son trône, face à Xerxès, en prince couronné. Le roi et le prince tiennent des feuilles de palmier, symboles de fertilité. Tous les deux sont abrités sous un auvent orné de symboles divins et surmonté de Fravahar.
Le Griffon
Le griffon qui apparaît sur certains chapiteaux des colonnes de Persépolis est une représentation d’un oiseau mythique de la tradition iranienne, symbolisant le bonheur. Connu ici sous le nom de Homa, il se trouve aussi, comme Simorgh, dans la littérature persane.
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