Simin Behbahani

Simin Behbahani (1927 – 2014)

Simin, poète et écrivain iranienne, est née le 20 juin 1927, à Téhéran, de parents littéraires. Son père, Abbas Khalili, était écrivain et éditeur de journaux, sa mère, Fakhr Ozma Arghoon, était professeure, écrivain et éditeur de journaux et aussi une poète de grand talent. Simin a pris le surnom de “lionne d’Iran” en exprimant sa ferme opposition à l’oppression et à la violence dans plus de 600 poèmes.

Avant sa naissance, son père a été temporairement exilé pour des activités perçues comme menaçantes pour le gouvernement. Ses parents se sont réunis deux ans plus tard, mais ont fini par divorcer, et Simin est restée avec sa mère, une poète qui l’a encouragée à écrire.

Elle a publié son premier poème à l’âge de 14 ans. Simin a suivi une brève formation de sage-femme, mais a été exclue du programme après avoir été faussement accusée d’avoir écrit un article de journal critiquant l’école. Son licenciement est probablement dû à son association avec le parti communiste Tudeh. Simin s’est mariée peu après et a pris le nom de famille de son mari, Behbahani. Tout en élevant sa famille, elle a étudié le droit à l’université de Téhéran. Après avoir divorcé de son premier mari, elle s’est remarié (1969) et a obtenu un diplôme de droit. Toutefois, au lieu de poursuivre une carrière juridique, elle a trouvé du travail en tant qu’enseignante au secondaire.

Simin Behbahani a utilisé le style “Char Pareh” de Nima Yushij, et plus tard, s’est retourné vers “Qazal”, un style poétique libre similaire au “Sonnet” occidental. Il a contribué à un développement historique de “Qazal” en ajoutant des sujets théâtraux, des événements quotidiens et des conversations dans ce style de poésie. Simin Behbahani a élargi la gamme des vers traditionnels persans et a écrit les œuvres les plus importantes de la littérature persane du XXe siècle.

Elle a été nominée pour le prix Nobel de littérature en 1997, a également reçu une bourse Human Rights Watch-Hellman/Hammet en 1998, et de même, en 1999, la médaille Carl von Ossietzky, pour son combat pour la liberté d’expression en Iran.

Behbahani a écrit de manière prolifique tout au long de sa vie. Son premier recueil de vers, Setar-e shekasteh (le sitar brisé), a été publié en 1951. Elle est connue pour avoir détourné les formes poétiques classiques persanes afin d’explorer des thèmes contemporains, en inversant souvent la structure traditionnelle du qazal par l’utilisation d’un narrateur féminin. Ce point est particulièrement important, car elle a commencé à expérimenter ces formes au moment où le vers blanc devenait populaire parmi les poètes iraniens et où les formes plus classiques étaient en déclin. À partir de 1962, elle a écrit également des textes pour la radio nationale. Après l’instauration d’un régime islamique par la révolution iranienne (1979), elle a exprimé de plus en plus son horreur des violations des droits de l’homme dans sa poésie et sa prose. Il convient de mentionner que les questions politiques et culturelles abordées par Simin Behbahani n’ont jamais éloigné la poétesse de son pays.

Nuit et Pain

“Laisse-moi écrire

Laisse-moi écrire une lettre !

La lampe a inondé la maison de sa lumière.

La joie a de nouveau comblé ma poitrine.

Il y a beaucoup de pain sur la nappe.

Laisse-moi écrire une lettre !

Mon retour ce soir à la maison coïncidait avec la tombée de la pluie dans le jardin de pouliots et de basilic.

Mes deux bouquets d’églantines tremblent sous ma robe de soie.

Mes deux grappes de jasmins dansent sur mes épaules nues.

Ma joie est une parole éloquente dans mes yeux muets.

Mon regard, un poème sublime sous l’ombre de mes cils.

Il y a une effervescence de lumière, une fête de chants et de chansons.

C’est le printemps et l’abondance des fleurs, même si nous sommes au milieu de l’hiver.”

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